Rendez-vous chez Freud
> Rendez-vous chez Freud <
(plus de 200 pages en livre)
Sommaire
Prologue : Les mots…
28 septembre 1990 - Préliminaires
04 octobre 1990 - Psychanalyse ou confesse ?
11 octobre 1990 - Peurs enfantines
18 octobre 1990 - Cet intérieur qui vous ronge
26 octobre 1990 - Douleur de séparation
08 novembre 1990 Des seins ! Faut-il vous faire un dessin ?
15 novembre 1990 - Ces jeux d’enfants si anodins ?
22 novembre 1990 - Sur les méandres des rêves
29 novembre 1990 - La question du père
06 décembre 1990 - De la culpabilité
25 décembre 1990 - Départ de tous les possibles
27 décembre 1990 - Une absence plus pesante que le silence
12 octobre 1991 - Ce que sous-tend l’altruisme
07 décembre 1991 - Peut-on revenir de loin ?
15 décembre 1991 - Briser la glace
06 janvier 1992 - J’hallucine !
20 janvier 1992 - Entre naissance et mort
25 février 1992 - Chemins de traverse
30 mars 1992 - La lecture est une fenêtre ouverte sur le monde
15 avril 1992 - Deuils. Et si l’on gagnait à savoir perdre ?
15 mai 1992 - Quand il faut couper le cordon
01 juillet 1992 - Revisiter le passé pour s’en libérer
16 juillet 1992 - Une mémoire voisine de l’âme
02 août 1992 - Quand germe la vie
29 août 1992 - L’ inconscient est comme un paysage
A suivre […]
P. , le narrateur, est un étudiant en psychologie à Paris qui décide d’entamer une psychothérapie. Il veut apprendre, prétend-il pour dissimuler sa névrose, à mieux se connaître. P. évoque le décès de sa mère à sa naissance, son enfance avec un père autoritaire dans le milieu agricole angevin. Il raconte ses rêves, ses actes manqués, les petits riens de l’anxiété. Chaque fois qu’il revient de consultation, il tente de retranscrire l’atmosphère de l’entretien. De temps à autre, une voix - est-ce celle de son inconscient ou bien celle de la psychanalyste ?- lui parle, philosophe ou poétise avec lui.
Un jour, Mme K, la psy disparaît. Quelques temps plus tard, un matin de décembre, P. reçoit un courrier non affranchi et sans aucune adresse de l’expéditeur. C’est Mme K qui donne signe de vie. Elle raconte qu’elle a dû cesser son activité sous la menace, afin, entre autre, d’éviter des ennuis à ses patients. P. est inquiet ; il prend alors conscience du lien (est-ce le transfert ?) qui l’unit à cette femme. Malgré l’absence d’analyse, il continue d’écrire et trouve là le moyen de ne pas engager une autre relation psychothérapeutique, d’attendre le retour possible de Mme K.
P. évoque cette absence à l’un de ses camarades de fac., celui-là même qui lui avait recommandé Mme K, cette éminente professeur de psychanalyse spécialiste de l’inquiétante étrangeté.. Ce dernier lui apprend qu’il a aussi été un patient de Mme K. mais qu’elle la mise à la porte lorsqu’un jour il a voulu la toucher.
Neuf mois après l’absence de Mme K., P. reçoit un courrier d’elle. Elle explique qu’elle désire le reprendre comme patient. Dans un café près de l’université où P. étudie, une inconnue s’approche de lui.
Cette femme serait-elle l’autre de Mme K ?
Ce roman, rédigé à la manière d'un journal ou d'une auto-analyse, tente d'explorer le lien affectif qui peut unir un patient à son thérapeute mais aussi, celui plus secret et plus tabou, qui peut aliéner un jour un thérapeute à son patient.
Début du premier chapitre
Je sonne avec la peur d’être en retard. Ma montre dit, de ses bras irréguliers, neuf heures quinze… Je crois entendre l’aiguille des secondes trotter dans mes tempes. Essoufflé que je suis par les marches du métro Montparnasse, je monte les escaliers qui mène au bureau de la psychanalyste. Des escaliers en bois vernis, couverts comme par provocation d’un tapis rouge carmin, donnent un cachet particulier à cet intérieur « hausmanien ». Le bois craque sous mes pas pourtant étouffés. Je sonne à la seconde porte, celle de l’étage, et je me dirige vers la salle d’attente pour patienter à peine une minute : le temps d’admirer la reproduction d’un tableau de Gustave Courbet qui montre une paysanne à genoux, tamisant du blé.
Mme K apparaît, son regard cherchant mon visage. Elle hoche la tête, un petit signe furtif qui me permet de comprendre qu’elle m’invite à la suivre. Je suis tout juste levé du fauteuil moelleux, et déjà je la vois qui s’en va m’accueillir à la porte de son… Cabinet . Quel drôle de nom pour désigner un lieu où il n’est point question de besoins à satisfaire mais de désirs à dérider. Je m’épancherai et elle, madame K, se penchera sur mon cas.